Vincent Rigassi
Architecte
STRATÉGIE POUR UNE RESTAURATION LOURDE
(À propos de Montseveroux)
« C’était un projet de restauration lourde, il n’y avait plus que les murs qui tenaient, des murs de 8 mètres de haut pour 40 centimètres d’épaisseur, et dont une grande partie a été percée pour faire des ouvertures puisqu’on passait d’une ferme à des logements… Et on savait que si on démolissait les planchers et la toiture dès le début, tous les murs risquaient de tomber.
On a donc mis « le plancher bois dans le lot du maçon », pour que face à la responsabilité, la coordination entre ces deux éléments se fasse en même temps : les planchers étaient remontés instantanément après démontage, et le premier plancher était remonté à neuf avant la réalisation de la toiture. Pendant toute la durée du chantier, les murs étaient toujours tenus par des diaphragmes bois.
AUX ORIGINES DU PISÉ
C’est de toutes façon un avantage d’avoir cette complémentarité nécessaire entre les concepteurs et les différents corps d’état : la conception doit intégrer les questions de mise en œuvre, et pour le détail de la mise en œuvre, le maçon, le charpentier voire même le menuisier et les corps d’état techniques doivent travailler ensemble pour que tout se passe bien…
Cela reprend le point de départ du pisé, puisque le pisé était construit par des charpentiers, ce qui signifie que l’association entre la partie minérale – les murs – et la partie végétale – les systèmes de charpentes et planchers – sont complètement associés.
LA QUESTION DE LA THERMIQUE
La question de la thermique à Montseveroux s’est posée de façon cruciale, puisque au début le projet prévoyait d’isoler les menuiseries, les planchers bas et la toiture, mais de « laisser les murs tranquilles »…
Mais le problème est venu du montage financier puisque le projet comprenait à la fois des logements sociaux, l’aménagement d’une place à l’extérieur, et des commerces, donc trois maîtres d’ouvrages. Un projet difficile pour le bailleur social, dont le financement était de plus tributaire de la performance thermique.
On nous a demandé de faire un bâtiment THPE (Très Haute Performance Énergétique), performance impossible à atteindre sans isolant… Nous avons donc isolé pour pouvoir réaliser le projet : sans isolation, nous ne faisions pas le projet.
Nous avons choisi d’isoler par l’intérieur avec de la ouate de cellulose projetée, sans barrière vapeur, pour garantir une capillarité continue, et permettant les migrations d’humidité entre dedans et dehors.
En conclusion, l’isolation a davantage été faite pour des questions de montage d’opération que de pertinence technique…
L’ÉCONOMIE DE LA RESTAURATION
Il est toujours intéressant de faire de la restauration puisque une grosse partie de la main-d’œuvre est économisée, le gros-œuvre étant déjà existant. C’est intéressant écologiquement, mais aussi socialement puisque cela va générer de l’emploi.
INTENSITÉ SOCIALE
L’économie du pisé peut être envisagée de plusieurs manières : on peut considérer que le pisé coûte cher, ou se poser la question de savoir, au-delà de la valeur absolue, « ou va l’argent » ?
Les techniques de mise en œuvre comme celle du pisé génèrent beaucoup de main-d’œuvre, et des temps de mise en œuvre beaucoup plus importants que sur des techniques plus conventionnelles.
Notre point de vue est de considérer que cet apport de main-d’œuvre est plutôt un avantage qu’un inconvénient. Avec d’autres nous appelons cela « intensité sociale » : on met plus d’humain pour mettre moins de pétrole, l’humain étant une énergie renouvelable qui en plus produit de la culture et des savoir-faire…
L’enjeu est dès lors de trouver des compromis : Si on constate de trop importantes différences de coût entre des techniques conventionnelles et le pisé, on risque de ne pas faire de pisé…
Quelques élus nous ont suivi dans l’idée qu’un « surinvestissement » dans de la main-d’œuvre peut trouver un équilibre : on prend de l’argent public pour payer un bâtiment public, on fait travailler des entreprises et si on a beaucoup de main-d’œuvre, la moitié environ de cette part de main-d’œuvre génère des cotisations sociales, donc de l’argent qui revient à l’argent public…
Quand on sait que 70 à 80% du coût du pisé est de la main-d’œuvre, la moitié d’une opération pisé ne coûte rien, puisque l’argent public mobilisé retourne au public…
Cette question d’intensité sociale est pour nous un argument fort du pisé, mais cela n’empêche évidemment pas de continuer à chercher des compromis, notamment en trouvant des conceptions de mise en œuvre rationnelles et peu chronophages… »
Vincent Rigassi
Architecte
STRATÉGIE POUR UNE RESTAURATION LOURDE
(À propos de Montseveroux)
« C’était un projet de restauration lourde, il n’y avait plus que les murs qui tenaient, des murs de 8 mètres de haut pour 40 centimètres d’épaisseur, et dont une grande partie a été percée pour faire des ouvertures puisqu’on passait d’une ferme à des logements… Et on savait que si on démolissait les planchers et la toiture dès le début, tous les murs risquaient de tomber.
On a donc mis « le plancher bois dans le lot du maçon », pour que face à la responsabilité, la coordination entre ces deux éléments se fasse en même temps : les planchers étaient remontés instantanément après démontage, et le premier plancher était remonté à neuf avant la réalisation de la toiture. Pendant toute la durée du chantier, les murs étaient toujours tenus par des diaphragmes bois.
AUX ORIGINES DU PISÉ
C’est de toutes façon un avantage d’avoir cette complémentarité nécessaire entre les concepteurs et les différents corps d’état : la conception doit intégrer les questions de mise en œuvre, et pour le détail de la mise en œuvre, le maçon, le charpentier voire même le menuisier et les corps d’état techniques doivent travailler ensemble pour que tout se passe bien…
Cela reprend le point de départ du pisé, puisque le pisé était construit par des charpentiers, ce qui signifie que l’association entre la partie minérale – les murs – et la partie végétale – les systèmes de charpentes et planchers – sont complètement associés.
LA QUESTION DE LA THERMIQUE
La question de la thermique à Montseveroux s’est posée de façon cruciale, puisque au début le projet prévoyait d’isoler les menuiseries, les planchers bas et la toiture, mais de « laisser les murs tranquilles »…
Mais le problème est venu du montage financier puisque le projet comprenait à la fois des logements sociaux, l’aménagement d’une place à l’extérieur, et des commerces, donc trois maîtres d’ouvrages. Un projet difficile pour le bailleur social, dont le financement était de plus tributaire de la performance thermique.
On nous a demandé de faire un bâtiment THPE (Très Haute Performance Énergétique), performance impossible à atteindre sans isolant… Nous avons donc isolé pour pouvoir réaliser le projet : sans isolation, nous ne faisions pas le projet.
Nous avons choisi d’isoler par l’intérieur avec de la ouate de cellulose projetée, sans barrière vapeur, pour garantir une capillarité continue, et permettant les migrations d’humidité entre dedans et dehors.
En conclusion, l’isolation a davantage été faite pour des questions de montage d’opération que de pertinence technique…
L’ÉCONOMIE DE LA RESTAURATION
Il est toujours intéressant de faire de la restauration puisque une grosse partie de la main-d’œuvre est économisée, le gros-œuvre étant déjà existant. C’est intéressant écologiquement, mais aussi socialement puisque cela va générer de l’emploi.
INTENSITÉ SOCIALE
L’économie du pisé peut être envisagée de plusieurs manières : on peut considérer que le pisé coûte cher, ou se poser la question de savoir, au-delà de la valeur absolue, « ou va l’argent » ?
Les techniques de mise en œuvre comme celle du pisé génèrent beaucoup de main-d’œuvre, et des temps de mise en œuvre beaucoup plus importants que sur des techniques plus conventionnelles.
Notre point de vue est de considérer que cet apport de main-d’œuvre est plutôt un avantage qu’un inconvénient. Avec d’autres nous appelons cela « intensité sociale » : on met plus d’humain pour mettre moins de pétrole, l’humain étant une énergie renouvelable qui en plus produit de la culture et des savoir-faire…
L’enjeu est dès lors de trouver des compromis : Si on constate de trop importantes différences de coût entre des techniques conventionnelles et le pisé, on risque de ne pas faire de pisé…
Quelques élus nous ont suivi dans l’idée qu’un « surinvestissement » dans de la main-d’œuvre peut trouver un équilibre : on prend de l’argent public pour payer un bâtiment public, on fait travailler des entreprises et si on a beaucoup de main-d’œuvre, la moitié environ de cette part de main-d’œuvre génère des cotisations sociales, donc de l’argent qui revient à l’argent public…
Quand on sait que 70 à 80% du coût du pisé est de la main-d’œuvre, la moitié d’une opération pisé ne coûte rien, puisque l’argent public mobilisé retourne au public…
Cette question d’intensité sociale est pour nous un argument fort du pisé, mais cela n’empêche évidemment pas de continuer à chercher des compromis, notamment en trouvant des conceptions de mise en œuvre rationnelles et peu chronophages… »
Vincent Rigassi
Architecte
STRATÉGIE POUR UNE RESTAURATION LOURDE
(À propos de Montseveroux)
« C’était un projet de restauration lourde, il n’y avait plus que les murs qui tenaient, des murs de 8 mètres de haut pour 40 centimètres d’épaisseur, et dont une grande partie a été percée pour faire des ouvertures puisqu’on passait d’une ferme à des logements… Et on savait que si on démolissait les planchers et la toiture dès le début, tous les murs risquaient de tomber.
On a donc mis « le plancher bois dans le lot du maçon », pour que face à la responsabilité, la coordination entre ces deux éléments se fasse en même temps : les planchers étaient remontés instantanément après démontage, et le premier plancher était remonté à neuf avant la réalisation de la toiture. Pendant toute la durée du chantier, les murs étaient toujours tenus par des diaphragmes bois.
AUX ORIGINES DU PISÉ
C’est de toutes façon un avantage d’avoir cette complémentarité nécessaire entre les concepteurs et les différents corps d’état : la conception doit intégrer les questions de mise en œuvre, et pour le détail de la mise en œuvre, le maçon, le charpentier voire même le menuisier et les corps d’état techniques doivent travailler ensemble pour que tout se passe bien…
Cela reprend le point de départ du pisé, puisque le pisé était construit par des charpentiers, ce qui signifie que l’association entre la partie minérale – les murs – et la partie végétale – les systèmes de charpentes et planchers – sont complètement associés.
LA QUESTION DE LA THERMIQUE
La question de la thermique à Montseveroux s’est posée de façon cruciale, puisque au début le projet prévoyait d’isoler les menuiseries, les planchers bas et la toiture, mais de « laisser les murs tranquilles »…
Mais le problème est venu du montage financier puisque le projet comprenait à la fois des logements sociaux, l’aménagement d’une place à l’extérieur, et des commerces, donc trois maîtres d’ouvrages. Un projet difficile pour le bailleur social, dont le financement était de plus tributaire de la performance thermique.
On nous a demandé de faire un bâtiment THPE (Très Haute Performance Énergétique), performance impossible à atteindre sans isolant… Nous avons donc isolé pour pouvoir réaliser le projet : sans isolation, nous ne faisions pas le projet.
Nous avons choisi d’isoler par l’intérieur avec de la ouate de cellulose projetée, sans barrière vapeur, pour garantir une capillarité continue, et permettant les migrations d’humidité entre dedans et dehors.
En conclusion, l’isolation a davantage été faite pour des questions de montage d’opération que de pertinence technique…
L’ÉCONOMIE DE LA RESTAURATION
Il est toujours intéressant de faire de la restauration puisque une grosse partie de la main-d’œuvre est économisée, le gros-œuvre étant déjà existant. C’est intéressant écologiquement, mais aussi socialement puisque cela va générer de l’emploi.
INTENSITÉ SOCIALE
L’économie du pisé peut être envisagée de plusieurs manières : on peut considérer que le pisé coûte cher, ou se poser la question de savoir, au-delà de la valeur absolue, « ou va l’argent » ?
Les techniques de mise en œuvre comme celle du pisé génèrent beaucoup de main-d’œuvre, et des temps de mise en œuvre beaucoup plus importants que sur des techniques plus conventionnelles.
Notre point de vue est de considérer que cet apport de main-d’œuvre est plutôt un avantage qu’un inconvénient. Avec d’autres nous appelons cela « intensité sociale » : on met plus d’humain pour mettre moins de pétrole, l’humain étant une énergie renouvelable qui en plus produit de la culture et des savoir-faire…
L’enjeu est dès lors de trouver des compromis : Si on constate de trop importantes différences de coût entre des techniques conventionnelles et le pisé, on risque de ne pas faire de pisé…
Quelques élus nous ont suivi dans l’idée qu’un « surinvestissement » dans de la main-d’œuvre peut trouver un équilibre : on prend de l’argent public pour payer un bâtiment public, on fait travailler des entreprises et si on a beaucoup de main-d’œuvre, la moitié environ de cette part de main-d’œuvre génère des cotisations sociales, donc de l’argent qui revient à l’argent public…
Quand on sait que 70 à 80% du coût du pisé est de la main-d’œuvre, la moitié d’une opération pisé ne coûte rien, puisque l’argent public mobilisé retourne au public…
Cette question d’intensité sociale est pour nous un argument fort du pisé, mais cela n’empêche évidemment pas de continuer à chercher des compromis, notamment en trouvant des conceptions de mise en œuvre rationnelles et peu chronophages… »
Magued Sabbagh
René Deschamps
Mr et Mme Bellaton
Cristian Ochoa
MAÇON PISEUR
Nicolas Meunier
Mr et Mme Wismer
Milena Stefanova
Hervé Martineau
Vincent Rigassi
Jean-Philippe Bosland
Magued Sabbagh
Cristian Ochoa
Milena Stefanova
Jean-Philippe Bosland
Magued Sabbagh
René Deschamps
Mr et Mme Bellaton
Cristian Ochoa
MAÇON PISEUR
Nicolas Meunier
Mr et Mme Wismer
Milena Stefanova
Hervé Martineau
Vincent Rigassi
Jean-Philippe Bosland